Acouphènes

Qu’est-ce qu’un acouphène?

Ce terme  désigne la perception d’un son non engendré par une vibration du monde extérieur et inaudible pour l’entourage.

L’acouphène est défini sur la base de la plainte du patient comme un son entendu dans la tête. Il peut être perçu sur une oreille, les deux, sembler présent à l’intérieur même de la tête, à l’avant, à l’arrière, parfois même au-dessus.

Ce phénomène est très courant: 10 à 20% de la population générale, dont 30% sont des adultes souffrent d’acouphènes chroniques.  

Quelle est l’origine des acouphènes?

Elle est variable: bouchon de cérumen, exposition  à un bruit soutenu (musique au casque, travaux de chantier, concert de rock, explosion…), traumatisme (coup sur l’oreille, choc…), baisse de l’audition (hypoacousie), prise de certains médicaments (aspirine, certains antibiotiques, anti-hypertenseurs, chimiothérapie), caféine, nicotine….

Les acouphènes peuvent être précédés et accompagnés d’hyperacousie (hypersensibilité auditive  aux bruits de l’environnement ressentis comme gênants ou agressifs). Ils peuvent être entendus d’un seul côté ou des deux, par intermittence ou en continu.

Comment évolue un acouphène?

L’acouphène peut être perçu de manière occasionnelle, en cas de stress important, ou de fatigue par exemple.

Il peut également être intermittent, avec des moments dans la journée où il est très présent (notamment au moment du coucher) et d’autres où il se fait oublier (lorsque la personne est concentrée sur un sujet précis). Dans certains cas très invalidants, le patient souffre de manière continue, l’acouphène prenant alors « toute la place » et l’empêchant de mener une vie normale.

Cependant, il faut noter qu’au bout d’un temps variable selon les individus s’installe un processus d’adaptation qui permet de rendre la présence de l’acouphène moins gênante.

Quelle prise en charge proposer à un patient souffrant d’acouphènes?

Lorsqu’un acouphène apparaît, il est important de consulter rapidement son médecin traitant qui après quelques examens adressera rapidement à un ORL. Un certain nombre d’examens pourront être réalisés ou prescrits par celui-ci afin d’éliminer les très rares causes graves d’acouphènes et celles, peu nombreuses, relevant de la chirurgie.(examen des tympans, audiogramme tonal, audiogramme vocal, impédancemétrie, acouphénométrie, scanner, IRM).

Si l’acouphène est secondaire à une cause mise en évidence par les examens, le traitement consistera à lever la cause: bouchon de cérumen, otite séreuse, corps étranger dans l’oreille, problèmes vasculaires dans l’oreille interne…

Si aucune cause n’a pu être mise en évidence, il sera alors important de rompre rapidement le cercle vicieux de l’angoisse et du stress provoqué par l’acouphène, des problèmes d’insomnie liés au stress, de la fatigue résultant du manque de sommeil et de l’intensité de l’acouphène en lien avec la fatigue ressentie.

La sophrologie peut constituer une aide efficace pour aider le patient à mieux vivre avec son acouphène. En lui faisant prendre conscience de sa respiration et de la détente musculaire que celle-ci peut induire, en travaillant sur la préparation d’un sommeil de bonne qualité, en réduisant notablement les angoisses et le stress, le sophrologue permet à son patient de développer une véritable autonomie face à son acouphène.  Peu à peu, il va pouvoir lui donner moins d’importance, et retrouver une vie sociale parfois très affectée par cette gêne quasi permanente.

Depuis quelques années, on assiste à la création d’équipes pluridisciplinaires associant ORL, psychothérapeute, sophrologue et audioprothésiste, dans lesquelles les patients trouvent des thérapeutes motivés attaquant l’acouphène sous plusieurs angles pour en venir plus facilement à bout.

Quelles précautions prendre quand on a un acouphène? 

Eviter l’exposition aux sons forts (tronçonneuse, perçeuse, marteau-piqueur, coup de fusil, moto, concerts rock) en portant des protections (bouchons, casque) quand cela est nécessaire.

Eviter le silence en privilégiant l’écoute d’un bruit de fond à faible intensité (cela facilite l’adaptation et l’installation du filtre par le cerveau).

Ne pas s’isoler, veiller à entretenir une bonne intégration sociale.

Eviter la prise abusive d’alcool, de thé ou de café qui exacerbent souvent l’acouphène.